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Histoire de la ville

Il était une fois Nègrepelisse…

Charmante bastide de l’est du Tarn-et-Garonne, Nègrepelisse naquit sur la rive gauche de la rivière, au confluent de l’Aveyron et du ruisseau de Longues-Aygues, et à l’ombre du château qui la protégeait. Etablie sur une butte, Nègrepelisse n’est pas le nom d’origine de la ville. Sieurac, puis La Mothe Saint-Pierre dit Nègrepelisse, elle doit son appellation, semble-t-il, à la forêt du Tulmonenc. Les bûcherons fabriquaient le charbon de bois qui noircissait de poussière leur pelisse. La longue domination seigneuriale investit la cité d’une longue histoire tumultueuse.

 

 

L’origine du nom

La butte sur laquelle fut bâtie la ville est habitée depuis environ deux mille ans. Les romains auraient occupé le promontoire qui domine l’Aveyron. Elle fut nommée Sieurac.
Bien plus tard, aux environs de l’an 1000, ce lieu, qui prit le nom de Sieurac ou Siurag, faisait partie du Tulmonenc, Il appartenait aux vicomtes de Bruniquel, puis fut cédé à la puissante abbaye Clusienne de Moissac. Anquetil, moine de Moissac  fit construire une nouvelle église dédiée à Saint-Pierre-Es-Liens qu’il unit, vraisemblablement à la précédente. En cette occasion, Sieurac changea de nom et devint la ville de La Mothe Saint-Pierre,  qui évolua en la Mothe Saint-Pierre dit Nègrepelisse.
Le nom de Nègrepelisse, en latin Nègropelissia ou Nègrapelissa en longue romane, apparut, pour la première fois, le 17 Avril 1270.  Les vastes forêts environnantes permettaient aux bucherons de fabriquer du charbon. Ils vendaient le fruit de leur travail dans les villes voisines. Pour ce faire, ils transportaient à dos d'homme les sacs qui noircissaient leur pelisse.

D'un modeste village naquit une Bastide

Avant la création de la bastide, un modeste village s'était établi aux abords du château, sur les rives de l’Aveyron. Il portait le nom de : Saint-Pierre Des Grenouilles  en références aux marécages des lieux. La présence de l’eau et de ressources naturelles conditionnèrent l'installation et le développement des activités humaines.
À l’instigation des rois de France de nombreuses bastides furent créées, dont Nègrepelisse qui fit partie des 35 bastides royales du Tarn-et-Garonne. Elle fut fondée en 1273 pour asseoir l’emprise du pouvoir royal.  Elle reçut des coutumes en février 1286 où, elle apparaît comme bastide dans le Saisimentum.



Autours de la place Nationale

La ville se structura autours d'une place centrale, appelée Place Nationale, accueillant, aujourd'hui encore, un marché de plein vent.
Le trait caractéristique des habitations fut, dès leurs créations, l’ornement des encadrements en briquettes rouge. L’usage des matériaux tint compte des ressources de proximité. Ce rappel esthétique des cités Tolosanes se retrouva pratiquement sur toutes les façades des artères principales. D'importants défrichements, à la fin du XIIIe siècle, permirent  d'étendre la ville attirant une population nouvelle. La bastide de Nègrepelisse occupait un rôle économique prépondérant ainsi que des positions politiques et militaires.

Les différentes successions

La seigneurie de Nègrepelisse était partagée à sa création entre le roi de France, successeur des Comtes de Toulouse et les vicomtes de Bruniquel. Plus tard, elle passa du domaine royal à la famille de Carmaing qui en fit l’acquisition. Les Carmaing, venus de Caraman en Lauragais et alliés du pape Jean XXII, étaient de grands seigneurs. Ils avaient le goût du beau et même du faste. Ce sont eux qui au XVème siècle firent reconstruire l’église après avoir transformé le château.
Par une suite de successions, Nègrepelisse, érigé en comté, devint la propriété d’Henri de Bouillon, maréchal de France, l’un des plus vaillants compagnons d’armes d’Henri IV. Et c’est ainsi que son fils, prénommé également Henri, plus connu sous le nom de Turenne, héritier des vastes domaines de sa maison, fut en 1553, Comte de Nègrepelisse.